cepheide

poussieresdetoiles

Jeudi 21 avril 2011 à 22:09

"Code invalide"

Cela fait-il si longtemps que je ne suis pas venue ici déposer un morceau de pensée? Un bout d'innocence? Un brin de légerté? Un fragment de souvenirs? Cela fait-il si longtemps que je ne m'en souvienne plus? Que ce code reste invalide essai après essais? Et si mon compte se bloque? Et si je perds tous ces souvenirs?

Et puis l'étincelle...L'automatisme qui vous permet de respirer et de taper votre code de carte bleue machinalement. Un code que vous avez tapé 1000 fois qui vous revient. OUF

Alors à la lueur du levé de lune. Face à toutes ces flammes fragiles au loin. Face au dernier étage de la tour Eiffel qui me fait l'honneur de son faisceau de lumière une fois toutes les 60 secondes, mes derniers mois...

Une fin d'étude mouvementée mêlée à une fin de stage puis à une soutenance de thèse et enfin un premier emploi dans la neige et la glace. Un déménagement aussi. Un emménagement par la même logique dans une ville magique et unique. Paris.
L'éloignement de la mer pas toujours simple et le plaisir du ski à quelques heures de train. Le plaisir des voyages aussi, du premier salaire et d'une totale liberté. Un sourire quotidien qui ne quitte pas mon visage si bien que je vais bientôt passer pour une simplette sans aucun doute. Quelques escapades surprises. Un nouvel emploi. des nouveaux collègues et des nouveaux rêves chaque jours. Des picnics aussi, suivis de longues après-midi de volley et de bronzage. Des vins blancs devant chaque couché de soleil, blottie dans les bras de mon surfeur. Lui qui prend soin de moi au quotidien depuis maintenant plus de 4 ans. Et puis des habitudes de scène ouverte, de spectacles, de concerts. Un passage au bol d'or inoubliable. Une nuit dans les stands à observer le réglage parfait des mécaniques d'équipe. Une nuit à marcher main dans la main au bord du circuit.

Et puis un dernier délire en date comme on en a tous les jours lorsque nous sommes rassemblés...Une piscine! A notre 8ème étage de 4m sur 1m à raison d'une hauteur de 50 cm. De quoi y mettre les 4 potes qui ont joué notre délire. De quoi y  être à 6, musique à fond et son et lumière de la ville en direct. Une hola à chaque passage du rayon de la tour Eiffel et quelques voisins envieux en spectateurs. Un souvenirs des plus intense qu'il nous sera impossible d'oublier. Bientôt une nouvelle idée pour une nouvelle soirée. Mais chut...

Et puis un grand projet...Un projet d'avions, de terres inconnus et de films...Un rêve de jeunesse. Une soif d'apprendre autre chose que les voyages éphémères. Mais je vous en parlerais plus tard...

Mardi 3 août 2010 à 19:24

5 minutes de volées durant mes vacances (enfin!) pour poster ici quelques photos du stage de ma vie. Vous n'en n'avez probablement pas entendu parlé (moi non plus à l'époque) mais chaque année se déroule le Tour de Fr à la V oile du 26 juin au 26 juillet. Comme son nom l'indique, il s'agit d'un événement sportif se déroulant en caravane sur un mois. 28 équipages de 7 équipiers (sans compter l'assistance logistique à terre) s'affrontent en mer alternant parcours en baie et ralliement d'étapes.

Le départ fut donc brillamment donné à Dunkerque cette année avec un acharnement de Courrier Dunk pour prouver à sa ville qu'ils avaient bien leur place sur le podium. Déjà vainqueurs deux fois, ils ont finalement laissé leur place à Nouvelle Cal rapidement suivis de près par TPM . Mais en dehors de la partie sportive, il y a bien sur la partie technique et logistique à terre. Mon stage à moi!!!!!!!!!!!!! Assistante organisation générale, le métier de mes rêves, le rêve de ma vie, la vie de...ahem, je m'enflamme là.

Bref, que dire sinon que la nostalgie me gagne encore de temps à autre malgré les bras de mon homme, que les rouges me manquent tout comme notre mascotte dalmatienne, nos caisses de fer et nos tentes que nous avons monté et remonté 20 fois, nos hôtels 3 étoiles, nos mercedes, nos galères ensablées, nos sorties en mer, nos briefing de bonne heure, nos couchés de soleil, nos fou-rires, mes smarties', notre choré, les équipages, la route.....

Mais il me faut maintenant tourner cette page de fou et m'en retourner préparer le Bol d'Or (pas mal aussi me direz-vous...)

Mercredi 28 juillet 2010 à 22:26

Les arbres et les maisons défilent à toute vitesse et c'est encore trop lent.
Deux enfants chahutent trois sièges plus loin et c'est encore trop calme.

Un sac nafnaf à mes pieds. Dedans, ma première robe d'enterrement. Ni rose insolente, ni noire déprime, juste grise...grise mais légère, classe et volante...Une idée lumineuse de mon binôme du Tour une heure avant de s'assurer que je montais bien dans le train.

13h37, jeudi 15 juillet, un feu d'artifice bien noir la veille, les yeux encore gonflés...Royan s'éloigne. Changement à  X puis direction Niort. Là changement pour Paris et mes larmes coulent toujours derrière mes grandes lunettes de polnareff. Montparnasse, un premier frisson comme pour une vérité qui prend tout son sens. Saint Lazare à 18h30 en direction de Rouen. Arrivée prévue à 20h et si je faisais demi-tour. Et si je m'arrangeais pour qu'il soit encore vivant dans ma vie à moi. Si je n'y vais pas, c'est comme s'il était encore là-bas, quelque part à m'attendre pour une partie de tarôt. C'est décidé, je descend pour faire demi-tour.

Le contrôleur m'interroge. J'explique que je ne veux pas y aller. Il me dit que je vais le regretter toute ma vie car on ne ressort pas un cercueil de la terre. En tout  cas pas à sa connaissance. Sourire timide à cette idée. Remarquez, je vais pas faire grand chose dans ce village. Alors je me rassoie. Après tout je m'en fou. Mes ongles rongés, les traces de mascara sur mes joues, mon sac trop lourd, je m'en fou j'y vais quand même, on verra bien.

Il parait que tu es mort en lui tenant la main et même dans un hôpital, même sous morphine, je trouve ce symbole très beau et très doux. Toi qui n'a jamais lâché personne en détresse, toi qui avait à coeur d'aider, d'être toujours là. Elle était là pour toi. Et savoir que tu étais accompagné pour ce passage me fait du bien. Signe que la vie continue, que les enfants sont là pour leurs parents.

Je crois que mamie t'en veux un peu quand même. Plus de 50 ans sans te séparer d'elle plus d'une heure et voilà que tu pars sans elle...c'est quoi la solitude de l'autre au bout de 50 ans de vie commune? Je ne sais pas mais je vois ce que cela fait....et je ne voudrais vivre ça pour rien au monde.

Dans l'église, des couleurs, des chuchotements, des bruits de pas. Tu es là, au centre, dans ta boite en bois. Je me surprends à la trouver belle, à t'imaginer sans tes chaussures à l'intérieur. J'espère qu'il ont pris le temps de te coiffer que tu sois beau pour ton rendez-vous avec l'éternité...surtout avec une fille qui te met en retard volontairement d'une minute 10 ;-)

Des chants, nos témoignages et pour une fois que je mets les pieds dans un église en 10 ans, je me surprends à espérer que ce moment dure plus longtemps. C'est vrai, pourquoi on fait pas un grand feu de joie? On construirait des cabanes avec les livres de prière, on chanterait sur un air de guitare et tu passerais cette dernière soirée avec nous. Mais avec une simple bougie et sans livre de prière, vient le moment du premier adieu...comme ça, si on se loupe, on a une deuxième chance avant la mise en terre...ça tombe bien car je ne me sens pas vraiment prête à faire ça. Alors on y va tous ensembles, tous les 5, mamie, maman, baba, titou et moi.

Voilà, on est devant toi si tant est qu'il t'aient mis dans le bon sens. Il faut te balancer un peu d'eau bénite sur la figure mais tu n'aimais pas trop qu'on t'éclabousse alors je ne le fais pas. Ils auraient du laisser un trou dans la boite pour que l'on puisse te tenir la main. Mais ça aurait sans doute effrayé les enfants. Et puis qu'elle drôle d'idée que je peux avoir ici au milieu de l'hôtel à regarder un cercueil. Et tous ces gens qui ont défilé pour faire de même avant nous. Qui viennent nous soutenir et qui sont plus éffondrés que nous en apparence. En fait c'est beau de pleurer tous ensembles, de s'autoriser ça hommes comme femmes, enfants comme adultes. Et ce film où l'on te voit dans tes plus beaux instants mais aussi dans tes derniers...en train de regarder le DVD de mes 25 ans alors que je n'étais pas là pour quelques bateaux en tournée...Pardon.

Maman dans son transat sortant tout juste de l'hôpital. Je savais que notre famille n'était pas banale mais je ne pensais pas que l'on te ferait cet honneur dans ton église préférée :-)

Dehors il pleut normal...Quand tu commande un cercueil, tu commandes forcement la pluie, c'est comme ça. Même un 16 juillet 2010. Alors nous voilà avec nos bougies qui s'éteignent au bord de ta nouvelle maison. Au numéro 32, comme chez toi. Je trouve le trou un peu profond tout de même. Ce sera pour mettre mamie au-dessus. C'est jolie comme symbolique, un peu sexuel aussi. M'enfin même si elle parait toute petite sous son petit parapluie coloré, elle a encore de belles années devant elle je crois. Derrière le corbillard, je la sentais fébrile mais décidée. Elle ira jusqu'au bout avec le sourire et quelques rechutes de larmes.


Nous avions nos reflets dans la vitre. Nous étions tous beaux à raconter des blagues, à se rassurer, à réaliser que l'homme à la barbe grise argentée des vacances de février, des vacances d'été, des parties de tarôt, des parties de foot, des noël enneigés et des emménagements était là, sous nos yeux, allongé paisiblement.

Vient le moment de refermer le trou. Je ne dois pas laisser passer ma dernière chance de te dire adieu. Ma petite soeur devant moi, je le regarde reposer les dalles de marbre une à une. Les gens repartent et nous restons là, à le regarder faire. J'ai envie de crier qu'il faut ressortir le cercueil, le rouvrir que je puisse lui faire un dernier calin mais je sais que ce n'est pas possible. 

Je sais aussi qu'il me reste en revanche ce ballon à laisser s'envoler quand je serais prête. Un film m'avait beaucoup touché à propos de ballon. Un homme était mort d'un cancer après avoir gonflé des ballons pour l'anniversaire de son fils. En rentrant du cimetière, sa femme avait respiré  l'air du ballon se dégonflant. Mais bon là le ballon c'est à moi de le gonfler et j'aurai préféré jetter plein de trucs sur ton cercueil. Plus marrant. Bref, je ne sais pas quand j'aurai le courage de gonfler ce ballon, quand j'aurai trouvé quoi t'écrire sur ce dernier mais je sais que ce sera au bord de l'eau étant donné que c'est ainsi que j'ai su que je ne t'emmènerais plus nulle part.

Le lendemain, mes yeux sont tous petits mais mon coeur est plus léger. C'est curieux, je me sens un peu libérée d'avoir vécu ça avec les autres. C'est important une famille, c'est important de savoir accepter que la vie ait une fin même quand on espère toujours un peu de rab. C'est repartis pour 10h de train jusqu'à Royan puis 10h de routes jusqu'à Port Camargue.

La vie continue et même sans toi, je ferais tout pour qu'elle soit belle.

A bientôt en ballon...

Bise

Matmat

 

Lundi 12 juillet 2010 à 20:45

Comme une tempête à l'horizon que je sais passagère mais trop longue pour l'heure...Comme un gouffre bruyant que je ne sais remplir autrement que sur l'eau...Toutes voiles dehors, cheveux au vent...quelques larmes, l'impression d'oppresser. Besoin d'infini, de solitude, de calme...

Pourquoi je ne peux te parler autrement qu'ici je ne sais pas...Peut-être qu'avec le progrès et la modernité ils ont internet là-haut...on ne sait jamais, sur un malentendu peut-être...Et venir te voir je ne peux pas...il parait que tu es beau, que ton maquillage te va à ravir...je m'en fou...je ne veux qu'une image dans mes souvenirs...ton émotion et ton sourire aux 50 ans de maman...Juste celle-là...avec ton costume et ton chapeau décalé...comme une classe naturelle à tout âge, à toute épreuve...

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Tous ces articles écrits pour toi...pour accompagner tes derniers jours...Ces quelques cartes et textos pour être prêt de toi même avec ces kilomètres de bitume entre nous...Ces instants, ces photos pour te faire rire...Pour te faire vivre un peu plus longtemps tout ce que ces 4 murs d'hôpital ne te permettaient plus de faire...Et dire que tu ne commenteras pas cet article...Pas de "Saens" pour laisser un mot, un bisou...

Et puis ce mail "de préparation", ce texto d'alerte, ce message...

Les pieds dans l'eau, les bateaux qui rentrent, les équipages fou de joie après une nuit en mer...un instant surréaliste...Ces bulles remontant à la surface...ces ronds...ce bois si froid tout d'un coup et ce portable pro qui ne cesse de sonner...

Alors ces quelques minutes volées à la vie pour te dire que tu me manques et que les prochains jours vont être durs mais que je serais fidèle à moi-même avec ta fierté en héritage et ta générosité...disponible, souriante et enjouée...

Tu m'a beaucoup appris mine de rien...l'importance des valeurs, de la stabilité, des racines, du bois...l'importance de la famille, de la droiture, des principes pour se regarder en face le dernier jour venu...l'importance de l'autre...l'importance de son bonheur et de sa vie...l'importance de la culture, de la réflexion...l'importance des liens, des bonheurs éphémères et des réconciliations...être fier de son travail, être fier de son parcours et toujours la tête haute se battre.

Un peu sévère de prime abord...mais d'une vrai générosité et d'une vraie humanité...

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J'ai beaucoup aimé partager toutes ces vacances avec toi...ces parties de tarôt...ce boudin noir que nous étions les seuls à aimer...t'entendre monter alors que nous chahutions dans le grenier...mettre des polochons par terre espérant te berner...pour apprendre le lendemain que tu ronflais plus fort que le son de nos bagarres...jouer avec le cirque...danser devant mon armoire...écrire sur le bureau...y faire des cabanes, des foires, des boutiques, des sous-marins et plus tard accrocher mes bijoux sur ton présentoir...ranger mes aiguilles dans ma boite à couture...

J'ai beaucoup aimé les après-midi au parc...vomir dans ta voiture que tu chérissais tant...la conduire un peu plus tard sous ton regard inquiet mais tolérant...te voir sur des ski...regarder tes montages, toi, le papy moderne et branché qui connait tout d'internet et de l'informatique...J'ai aimé ton odeur eau de cologne dans la salle de bain...j'en garde toujours un flacon dans mes valises quand je quitte mon foyer et je ne sais toujours pas pourquoi...parfois je l'ouvre, je le sens et je me sens rassurée comme protégée...

Lady gaga sur le village, tente à demi-fermée les gens sont tous devant la scène mais ces minutes sont à  nous, à moi, à toi...Gaëtan qui n'a pas connu ses grand-parents m'a demandé ce que ça faisait...mais ça ne s'explique pas...c'est un amour différent des parents mais si fort qu'on ne le maitrise pas plus...C'est un avant quand on sait que l'on construit l'après...c'est un témoignage du temps qui passe avec ces rides que l'on voit se former sur vos visages années après années...c'est des kinders à chaque anniversaire, un gâteau bonbons...c'est marrant, j'ai fais les courses aujourd'hui et je n'avais pas fais attention mais dans mon panier, il y a ces fameux kinders et une brochette de bonbon...c'est fort l'inconscient...

 

Les bateaux repartent demain...Après Talmont nous irons à Royan et la distance va s'agrandir autant que les heures de train mais c'est promis...vendredi je serais là pour toi, pour mamie et pour eux qui ont eu tout comme moi la chance de croiser ta route...plus ou moins longtemps...plus ou moins intensément...

Un grand homme avec une grosse barbe, un petit ventre et des cheveux en fuite...un très bel homme...mon grand-père

Alors une dernière fois, à mon crouton, à mon antiquité, à mon Loulou...cet article pour tous les instants uniques partagés à plusieurs ou non, avec lui...Au petit prince de cette longue lignée de Le N...in

A toi avec les fautes et les imperfections qui font la valeur d'un authentique cri du coeur...

Je t'aime

Matmat

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Dimanche 23 mai 2010 à 23:21

"Et toi tu fais quoi ce week-end?"
"Je reste à Paris"
"ah"
"Ouais comme tu dis"
 
Et les heures passaient trop vite et je redoutais le week-end qui s'annonçait trop bitume à mon goût. Ce serait vraiment génial si je pouvais me téléporter sur Nantes ou même au bord des vagues histoire de sortir la combinaison de plongée ou de surf selon les conditions. Ce serait vraiment super!

Et puis le hasard de la vie parfois...
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Habitant à 10 min des champs Elysées, quoi de plus logique que de rêver de campagne là-bas à défaut d'eau...

Et bien les agriculteurs l'ont fais dans la nuit...
Comme un petit miracle au réveil le matin...

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Surprise!!!!!!!!

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Non!!!!!!!!!
Trop bien!!!!!

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Et voilà comment rendre une mathilde heureuse:
Transformer son passage piéton préféré en grande forêt.

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Elle est pas belle la vie?

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